L’OQTF, comment l’éviter ?
Après une demande de titre de séjour ou de renouvellement, le préfet peut décliner votre requête. De plus, la décision peut être accompagnée d’une OQTF. Bien que cette mesure d’éloignement ne soit pas irrévocable, il est généralement opportun d’avoir le maximum d’information afin de pouvoir l’éviter. L’OQTF, comment l’éviter ?
Qu’est-ce qu’une OQTF ?
Pour mieux comprendre le sujet, il est nécessaire de connaitre la définition de l’OQTF. L’OQTF ou l’Obligation de Quitter le Territoire Français est une mesure d’éloignement adressée à un étranger en situation irrégulière sur le territoire français. Cette décision est prise par le préfet du département dans lequel réside l’étranger. L’OQTF peut être déclarée à différentes occasions. Par exemple, un refus de renouvellement de titre de séjour ou d’autorisation provisoire de séjour ou un retrait d’un récépissé de demande de titre de séjour ou d’autorisation provisoire de séjour peuvent entrainer une OQTF. Il en est de même pour l’absence de titre de séjour.
Suite à la réception de l’OQTF, l’étranger dispose généralement d’un délai de départ volontaire de 30 jours. Ce dernier peut être prolongé ou raccourci en fonction de la situation du débouté. Par ailleurs, l’OQTF impose un départ immédiat dans des cas exceptionnels. À titre d’exemple, si l’étranger menace à l’ordre public ou s’il a effectué une fraude pendant la procédure de demande de renouvellement de son titre de séjour.
Comment peut-on éviter une OQTF ?
Pour éviter une OQTF, il faut pouvoir connaitre les facteurs qui peuvent amener un préfet à prendre une telle décision. La mesure d’obligation de quitter le territoire assorti d’un délai peut être prise à l’encontre d’un étranger qui ne peut justifier d’être entré régulièrement sur le territoire français, à moins qu’il ne soit titulaire d’un titre de séjour en cours de validité. Si l’étranger s’est maintenu sur le territoire français au-delà de la durée de validité de son visa ou, s’il n’est pas soumis à l’obligation du visa, à l’expiration d’un délai de trois mois à compter de son entrée sur le territoire sans être titulaire d’un premier titre de séjour régulièrement délivré, il peut subir une OQTF. Il en est de même si la délivrance ou le renouvellement d’un titre de séjour a été refusé à l’étranger ou si le titre de séjour qui lui avait été délivré lui a été retiré.
De plus, si l’étranger n’a pas demandé un rendez-vous en préfecture sur pour le renouvellement de son titre de séjour temporaire et s’est maintenu sur le territoire français à l’expiration de ce titre, une OQTF peut être décidée contre lui. Si le récépissé de la demande de carte de séjour ou l’autorisation provisoire de séjour qui avait été délivrée à l’étranger lui a été retiré ou si le renouvellement de ces documents lui a été refusé, il peut également être victime d’une OQTF. Il en est de même, si le comportement de l’étranger constitue une menace pour l’ordre public ou si l’étranger ne peut justifier être entré régulièrement sur le territoire français.
Aussi, si l’étranger ne présente pas de garanties de représentation suffisantes, notamment parce qu’il ne peut justifier de la possession de documents d’identité ou de voyage en cours de validité, ou qu’il a dissimulé des éléments de son identité, ou qu’il n’a pas déclaré le lieu de sa résidence effective ou permanente, ou qu’il s’est précédemment soustrait aux obligations prévues par les articles L. 513-4, L. 552-4, L. 561-1 et L. 561-2, il peut subir une OQTF. Ce sont là entre autres, plusieurs raisons qui peuvent amener un étranger à subir une OQTF.
En plus, il faut le rappeler, certaines personnes de par leurs conditions de vie sont protégées contre une OQTF. Une personne étrangère ne peut pas faire l’objet d’une OQTF quand elle est mineure et a donc moins de 18 ans. L’étranger qui justifie par tous moyens qu’il réside habituellement en France depuis qu’elle a atteint au plus tard l’âge de 13 ans est aussi protégé d’une OQTF. Il en est de même pour l’étranger qui réside régulièrement en France depuis plus de 10 ans, sauf s’il a été, pendant toute cette période, titulaire d’un titre de séjour mention « étudiant ».
Une personne de nationalité étrangère qui réside régulièrement en France depuis plus de 20 ans ne peut subir une OQTF. De même un étranger qui est père ou mère d’un enfant français mineur résidant en France, qui contribue effectivement à l’entretien et à l’éducation de cet enfant depuis sa naissance ou depuis au moins 2 ans, et ne vit pas en état de polygamie n’est pas passible d’une OQTF. C’est en outre pareil pour un étranger qui est marié depuis au moins 3 ans avec un Français ou une Française, à condition que la communauté de vie n’ait pas cessé depuis le mariage. Dans d’autres cas encore, on peut éviter une OQTF. Si toutefois, on n’arrive pas à éviter l’OQTF, on peut la faire annuler.
Comment faire annuler une OQTF ?
Tous les étrangers qui ont reçu une OQTF avec un délai de départ volontaire disposent de 30 jours pour effectuer un recours auprès du tribunal administratif. Ce délai est compté à partir de la réception de la notification de l’arrêté de l’OQTF. Si cette dernière ne mentionne pas de délai, l’intéressé dispose de 48 heures pour effectuer sa demande d’annulation. Le délai prévu pour un recours d’OQTF sans délai est de 48 heures non prolongeable, et ce, même s’il expire un jour férié ou un dimanche.
Dans le cas d’un recours administratif gracieux, le tribunal compétent à saisir est la préfecture. Pour ce faire, l’étranger doit se tourner vers la préfecture du département de son lieu de résidence. Il peut demander de revoir une partie ou la totalité des mesures prises. L’objet du recours dépend de la modification souhaitée. Toutefois, au nombre des mesures prises il peut avoir le refus de séjour, le choix du pays de renvoi, le délai de l’OQTF ou l’absence de délai ainsi que l’interdiction de retour en France. Le renvoi vers un centre de rétention administrative ou l’assignation à résidence peuvent aussi faire partie des objets de recours.
Comment faire un recours auprès de la préfecture ?
La demande d’annulation de l’OQTF est à envoyer par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au tribunal administratif ou à déposer directement auprès du greffe de tribunal administratif. Elle doit contenir le nom, le prénom et l’adresse du débouté. La requête doit également mentionner la décision du préfet et les moyens de droit qui pourront la remettre en question. Le tribunal administratif dispose d’un délai de 3 mois pour donner sa réponse. Néanmoins, si le demandeur est déjà assigné à résidence ou s’il est placé en centre de rétention administrative, la requête est traitée en urgence par un juge unique, dans un délai de 72 heures.
En conclusion, la décision d’une OQTF n’est pas forcément définitive. L’étranger débouté a le droit à quelques recours. L’assistance d’un avocat spécialisé en droit des étrangers n’est pas obligatoire. Elle est tout de même fortement recommandée au vu des lourdes conséquences d’une OQTF.