Je n'ai pas de nouvelle de mon dossier déposé en préfecture, que faire ?
La préfecture met en place des procédures bien définies dans le traitement des dossiers. Elle est présente dans une centaine de lieux en France. Néanmoins, ses multiples missions et le grand nombre d’étrangers qui veulent séjourner en France sollicitent un délai considérable pour le traitement, et puis la délivrance des dossiers.
Le délai d’instruction des titres de séjour
Si vous avez déposé un dossier complet qui ne requiert aucune enquête ni vérification complémentaire, le délai légal d’instruction de votre titre de séjour est en moyenne de 4 mois à compter de la date où le dossier a été réceptionné par le service de la préfecture.
Après le dépôt du dossier, il est fortement recommandé de demander une attestation « de dépôt d’une demande de titre de séjour » si la préfecture ne délivre pas un récépissé. Ces documents vous serviront de justificatif pour pouvoir circuler jusqu’à l’instruction du titre.
Si vous avez envoyé votre demande par courrier, la date de dépôt est la date indiquée sur l’avis de réception de la poste. Alors, pour détenir une preuve de votre demande en cours, il faut envoyer un courrier lettre recommandé avec accusé de réception.
Si vous devez compléter votre dossier en cas de changement de situation de vie (nouveau travail, mariage, accouchement d’un enfant, etc.) lorsque le dossier est encore en cours, la date de dépôt repart à zéro. En effet, elle correspond à la date de déposition des dossiers complémentaires.
Les raisons de l’absence de nouvelle dans le délai normal
Plusieurs motifs peuvent occasionner le silence de la préfecture. Elle peut rallonger le délai de traitement pour obtenir plus d’informations venant d’un autre organisme. Cela survient généralement dans les cas suivants :
- Pour un titre de séjour salarié : avant la décision de la Préfecture, le dossier doit passer au département de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la consommation, du travail et de l’Emploi (DIRECCTE) pour avis.
- Pour un titre de séjour pour soins : la Préfecture ne donne pas sa décision sans avoir l’avis du collège des médecins de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII).
- Pour un titre de séjour demandé par une personne présente sur le territoire français de manière continue depuis plus de 10 ans : l’instruction ne s’opère qu’après conseil auprès de la Commission départementale du titre.
Les démarches possibles après le refus implicite de la préfecture
Si la préfecture ne donne pas sa réponse au bout de 4 mois, cela signifie que la demande de titre de séjour est implicitement refusée. Il faut alors entamer les démarches pour contester ce refus. Recourir à un avocat en droit des étrangers ou en OQTF pour optimiser ses chances de réussite.
La lettre recommandée avec accusé de réception
D’une part, les demandeurs envoient une lettre recommandée avec accusé de réception à la Préfecture pour savoir à quelle étape en est le dossier. D’autre part, elle est envoyée afin d’obtenir les motifs de la décision de l’administration. En effet, la décision doit expliquer les raisons du refus du titre de séjour.
La réponse à cette lettre doit vous parvenir dans un délai d’un mois à partir de la réception du courrier. Si la préfecture ne répond pas à cette forme de recours gracieux et hiérarchique le mois suivant, vous pouvez faire un recours contentieux en saisissant le Tribunal administratif.
Le recours suite au refus titre de séjour devant le Tribunal administratif
Les démarches au niveau du Tribunal administratif sont techniques et nécessitent l’engagement d’un professionnel. De plus, le recours contentieux doit-être formé dans un délai maximum de 2 mois. Il est donc mieux de vous faire accompagner par un avocat spécialisé dans le domaine du droit des étrangers.
Un recours effectué par un avocat a beaucoup de chance de réussir. Il peut également être suivi du « référé de suspension » ou plus précisément, une demande de suspension du verdict attaqué. Très souvent, cette procédure permet d’accueillir une réponse plus rapide venant de la préfecture.
Si le jugement au recours n’est pas favorable, vous pouvez faire un appel devant la cour administrative d’appel. Vous devez déposer un pourvoi en cassation. Ensuite, le Conseil d’Etat sera saisi pour casser la décision prise en appel. Vous pouvez également contacter un avocat spécialisé dans le traitement d’une Obligation de quitter la France.